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Révision du schéma d’aménagement et de développement : Les enjeux se dessinent (partie 3)

Dans L’Info-municipale de mars et d’avril derniers, nous vous avons présenté, à tour de rôle, les enjeux en lien avec le volet socioéconomique et l’occupation du territoire. Aujourd’hui, nous bouclons la boucle en vous présentant les enjeux qui concernent plus spécifiquement l’environnement.

Notons que la révision du schéma est toujours en cours et que de nouveaux enjeux peuvent s’ajouter au fur et à mesure que la réflexion et le travail progressent. Rappelons que c’est à la lumière de l’ensemble des enjeux qui se dégagent de l’actualisation du portrait général que les élus devront faire des choix en regard du développement futur de notre territoire.

Les enjeux environnementaux

Les changements climatiques ont déjà et auront davantage d’impacts sur le territoire de l’archipel dans les années à venir. Bien que l’érosion des berges et la submersion côtière soient les conséquences les plus évidentes et inquiétantes, tous ces bouleversements météorologiques entraîneront la fragilisation, voire la destruction, de certains milieux naturels et forceront les organisations publiques à revoir leurs façons de déployer certaines infrastructures. L’adaptation aux changements climatiques est devenue un défi de premier plan pour tous les paliers de gouvernement. Ces changements exigeront des efforts et des investissements majeurs et soutenus, et ce, tant humains que financiers.

La gestion des eaux usées des résidences non desservies par le réseau public entraîne depuis plusieurs années des impacts majeurs sur la qualité de l’environnement en général, mais plus particulièrement sur des écosystèmes fragiles comme les plans d’eau intérieurs, les cours d’eau et les milieux humides, dont certains reçoivent des quantités importantes d’eaux usées non traitées. Le laxisme des municipalités locales dans l’application de la réglementation provinciale dont elles ont la responsabilité a rendu banals le non-respect des règles et les conséquences néfastes d’une telle pratique. À cause du nombre important d’installations non conformes et des menaces environnementales que celles-ci représentent, un virage s’impose.

Pour ce qui est du réseau public de collecte et de traitement des eaux usées, les équipements de traitement se rapprochent de leur capacité maximale et toute densification dans les secteurs desservis exigera des investissements aussi majeurs qu’incontournables.

La gestion de l’eau potable s’est grandement améliorée depuis le regroupement municipal de 2002, passant d’une situation critique à une situation contrôlée. Bien que les connaissances se soient considérablement accrues, cette ressource requerra toujours une attention toute particulière puisqu’elle est irremplaçable. Au niveau de la gestion, même si l’organisation municipale dispose maintenant d’équipements modernes et performants, il n’en demeure pas moins que le réseau de distribution original est vieillissant et que certains secteurs ne sont pas desservis adéquatement, au point où des investissements majeurs devront être consentis à moyen et long terme.

La gestion des matières résiduelles a toujours représenté pour les insulaires de partout dans le monde une problématique particulière et un défi de taille, tant du point de vue environnemental que financier, et les Îles-de-la-Madeleine ne font pas exception à la règle. Comment une population de près de 13000 habitants, occupant un territoire aussi exigu que fragile et situé à 5 heures de bateau de la terre la plus proche, peut-elle arriver à traiter 10000 tonnes de matières résiduelles dans le respect de règles de plus en plus nombreuses et complexes tout en respectant la capacité de payer des ses contribuables? Face à ce constat, il est impératif que la communauté puisse compter sur la collaboration de l’État tant pour l’adaptation des règles au contexte unique de l’archipel que pour des aides financières spécifiques.

La forêt des Îles est soumise à des conditions météorologiques peu propices à son expansion et les changements climatiques, qui sont marqués par des épisodes plus fréquents de verglas et de forts vents, ont déjà fait des dommages considérables qui s’accentueront dans le futur. En l’absence de programmes gouvernementaux permettant du reboisement massif et avec des intrusions de plus en plus nombreuses à même le couvert forestier, que ce soit pour l’habitation ou la récréation, cette forêt est plus que jamais vulnérable.

Les milieux et les écosystèmes fragiles sont toujours menacés par une panoplie d’activités humaines en plus d’être de plus en plus affectés par les aléas du climat, plus spécifiquement dans les environnements côtiers. Comme ces milieux et ces écosystèmes sont d’une importance capitale dans l’équilibre écologique de l’archipel, des efforts additionnels devront être consentis pour trouver le meilleur compromis entre l’occupation et le développement du territoire et la protection de
l’environnement.

Comme on peut le constater encore une fois, les défis qui se dressent devant nous sont importants et, par le fait même, plusieurs d’entre eux exigeront des interventions concrètes et ciblées. Le conseil de la Communauté maritime prend au sérieux tous ces enjeux et des séances de travail portant spécifiquement sur la révision du schéma d’aménagement figurent à l’agenda des élus. Nous croyons que d’ici la fin de l’année en cours, une première mouture du schéma d’aménagement et de développement révisé pourra être déposée aux instances gouvernementales afin que les discussions puissent s’amorcer avec les différents ministères concernés. Une fois cette étape franchie, il est prévu de revenir à nouveau devant la population par la tenue de consultations publiques élargies, et ce, avant l’adoption finale potentiellement fixée à l’automne 2024.

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