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Le nombre de véhicules récréatifs ne cesse de croître sur l’archipel
Nous l’avons tous remarqué, et semble-t-il que ce phénomène s’observe dans plusieurs régions : le nombre de propriétaires de véhicules récréatifs ne cesse d’augmenter et a connu un bond considérable dans les dernières années. Si ce phénomène est généralisé, il apporte toutefois son lot de questionnements considérant que le territoire dont nous disposons pour utiliser tous ces véhicules récréatifs est assez restreint. En effet, quand on ajoute par exemple quelques centaines de VTT ou de motoneiges sur l’immense territoire gaspésien, il est fort probable que personne n’en verra la différence. À l’inverse, lorsque l’on observe une augmentation significative sur un territoire de 200 km2 , majoritairement composé de terrains privés et de terres publiques que sont les dunes, disons que les impacts sur le territoire et les conflits d’usages risquent de se multiplier.
Les roulottes de camping
On le sait tous, les Madelinots aiment le camping et les chiffres le prouvent. Selon les données de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), il y aurait actuellement sur notre territoire 1294 roulottes immatriculées. Fait intéressant, ce nombre était de 854 en 2016 : c’est donc dire que nous avons connu une augmentation de 52 % au cours des 5 dernières années.
Les motorisés
Tout comme les roulottes, les motorisés équipés pour le camping ont également connu un bond fulgurant, passant de 168 en 2016 à 300 en 2021, une augmentation impressionnante de 83 % en 5 ans.
Les VTT ou quad
De tous les véhicules récréatifs, c’est évidemment le VTT qui a la cote auprès des Madelinots. Ce sont 1603 véhicules qui étaient enregistrés à la SAAQ en 2020. En 2015, ce nombre était de 1095, ce qui signifie que, sur une période de 5 ans, il aura connu une augmentation de 46 %. Si l’on considère que notre population totale est en ce moment évaluée à 12774 individus, à laquelle on doit soustraire les 15 ans et moins (qui ne peuvent se procurer et conduire un VTT), c’est donc dire que 15 % de la population pouvant se procurer un VTT en possède un! Nous ignorons si un tel portrait existe ailleurs au Québec, mais on peut certainement affirmer qu’il se démarque si l’on prend en considération le nombre de VTT versus l’espace disponible pour pratiquer l’activité.
Quelles conclusions peut-on en tirer?
D’abord, l’économie de l’archipel se porte bien, et c’est une bonne nouvelle, puisque ces équipements sont coûteux.
Ensuite, il faut impérativement prendre en considération les particularités de notre territoire lorsque l’on revendique des espaces pour pratiquer toutes ces activités récréatives. En effet, plus le nombre de véhicules récréatifs augmente, plus cela requiert des sentiers pour circuler ou encore des sites pour camper. En matière d’aménagement et d’occupation du territoire, nous vivons des enjeux importants qui sont de plus en plus évidents. Le nombre de roulottes dispersées sur les Îles en témoigne, de même que les plaintes de citoyens qui doivent composer avec de la circulation hors route sur leur terrain privé alors qu’ils n’ont jamais donné les autorisations requises.
Dans le cadre de la révision de notre schéma d’aménagement, toute la question des activités récréatives devra faire l’objet de sérieuses discussions puisqu’elle prend de plus en plus de place dans notre quotidien et dans l’utilisation de notre territoire.