La maison à toiture plate

Introduite aux Îles environ entre 1900 et 1920, la maison à toiture plate se distingue par sa silhouette épurée, à mi-chemin entre la maison cubique et la maison à versants droits, mais avec une
allure encore plus discrète grâce à une toiture à très faible pente, voire complètement plate. L’arrivée de nouveaux matériaux d’étanchéité au début du XXe siècle rend cette forme possible, sans risque d’infiltration malgré l’accumulation possible d’eau ou de neige. On retrouve plusieurs exemples de ces maisons sur les chemins de L’Étang-du-Nord et du Bassin, où elles contribuent à la diversité architecturale du territoire.

La maison est coiffée d’une toiture à deux versants très peu pentus à peine visible du sol. Dans quelques plus rares cas, la toiture est plate ou légèrement inclinée vers l’arrière. Cette configuration conserve l’esprit des maisons traditionnelles tout en modernisant le gabarit. En plus d’offrir une silhouette délicate, la faible pente de la toiture réduit aussi sa prise au vent, un atout considérable dans un climat marqué par les grands vents marins. Et même si la maison compte deux niveaux complets, sa forme simple et sa toiture au profil bas lui permettent de s’intégrer harmonieusement aux paysages construits.

Son plan est carré ou légèrement rectangulaire, mesurant entre 20’ et 26’. La façade principale, généralement située dans le mur pignon est souvent percée d’une porte et deux fenêtres au rez-de-chaussée et deux ou trois ouvertures à l’étage. Les fenêtres sont en bois, le plus souvent à guillotine, munies d’un système de contre-fenêtres, les châssis doubles, pour affronter le climat des Îles. Les portes sont en bois, avec une section vitrée et parfois aussi munies de contre-portes. Tout comme pour la plupart des maisons traditionnelles des Îles, le revêtement extérieur est en bardeaux de cèdre, et les maisons sont souvent agrémentées de planches cornières, à la jonction de deux murs, et de planches de rive, cette planche à la jonction du mur et de la toiture, qui ajoutent une touche sobre et soignée à l’ensemble. Des volumes secondaires sont parfois ajoutés à l’arrière de la maison ou sur une façade latérale privilégiant un plan en L pour préserver les proportions d’origine. Le résultat : une maison sobre, fonctionnelle et bien adaptée au mode de vie des familles du début du XXe siècle.