Apparue entre 1930 et 1950, la maison à plan rectangulaire puise son inspiration dans le style colonial, avec ses lignes sobres, son toit à deux versants droits et sa façade parfaitement symétrique imposant un certain ordre architectural : trois ouvertures au rez-de-chaussée, trois autres à l’étage, alignées avec rigueur autour d’une entrée centrale bien mise en valeur. Cette emphase sur la porte principale, parfois accompagnée d’un tambour ou d’une galerie couverte, reflète l’esthétique classique du style tout en s’adaptant à la réalité madelinienne. Le style colonial est tout de même ici réinterprété selon la tradition madelinienne, avec des murs en bardeaux de cèdre, des fenêtres à guillotine et des portes en bois, le tout souligné de planches cornières et de délicates moulures.
On reconnaît la maison à plan rectangulaire à ses proportions généreuses, entre 24 et 30 pieds de côté, à ses deux étages complets et à sa toiture à pente moyenne. À l’intérieur, la disposition sur deux niveaux permet une organisation plus fonctionnelle des espaces de vie, tandis que la cave en béton abrite le chauffage et les zones d’entreposage. Malgré son volume plus imposant, les pentes douces de sa toiture et ses fondations basses réduisent son impact visuel et l’ancrent harmonieusement dans le paysage.
Ce type de maison se distingue par sa régularité et sa composition soignée, sans pour autant négliger l’adaptation au climat. On la retrouve principalement à Bassin et à L’Étang-du-Nord, en plus grande concentration dans le canton de Boisville, où elle contribue à la diversité du patrimoine bâti des Îles. C’est encore une belle démonstration de la manière dont les Madelinots ont su intégrer les influences extérieures à leur manière, avec sens pratique et souci d’harmonie.

