Construite dans les années 1940-1950, la maison à lucarne rampante s’inscrit dans le courant des petites habitations d’après-guerre, souvent qualifiées de style « Wartime ». Si elle reprend certaines caractéristiques de la maison acadienne, comme sa taille modeste et son toit à deux versants, elle introduit des éléments plus contemporains, dont une ou deux grandes lucarnes rampantes. Ces lucarnes occupent plus de la moitié du toit et permettent d’aménager un étage habitable confortable, bien éclairé et fonctionnel. Avec ces lucarnes, le volume principal de la maison est optimisé tout en conservant une hauteur de bâtiment très faible, un avantage certain dans un climat venteux comme les Îles.
Cette maison est aussi souvent caractérisée par sa galerie couverte en façade, protégée par un avant-toit généreux en continuité avec la toiture, un détail typique qui renforce l’aspect horizontal de la maison. Elle est souvent bâtie sur un sous-sol surélevé de quelques pieds, avec des petites fenêtres permettant d’éclairer cet espace utilitaire.
Contrairement aux maisons plus anciennes, la façade peut être légèrement asymétrique, avec une porte en bois décalée pour s’adapter à l’aménagement intérieur. La plupart de ces maisons sont également recouvertes de bardeaux de cèdre, assurant une continuité avec les plus anciennes ancrées dans le paysage.
Présente dans les secteurs et les cantons qui ont été développés plus tardivement, cette maison représente une étape de transition vers des formes plus modernes comme le bungalow, en s’adaptant aux modes de vie contemporains, tout en conservant un lien discret avec les typologies plus anciennes.

