Avec ses allures solides et son volume bien défini, la maison cubique marque une nouvelle étape dans l’évolution des maisons traditionnelles des Îles. Apparue entre 1910 et 1950, elle s’inscrit dans une époque où le confort et l’espace prennent de plus en plus d’importance, notamment pour répondre aux besoins des familles nombreuses du XXe siècle. Ce type témoigne aussi d’une amélioration des conditions économiques de l’époque : certaines familles peuvent désormais construire plus grand, plus haut, et avec des éléments plus soignés. La maison cubique se retrouve un peu partout sur l’archipel, mais elle est particulièrement présente dans le secteur de La Vernière.
Importée par l’entremise des catalogues diffusés à grande échelle, cette maison nommée « four square » et venue des États-Unis se distingue facilement des maisons traditionnelles précédentes par son gabarit plus imposant, sa construction sur deux niveaux complets, ses lignes épurées et sa toiture en pavillon à quatre versants, parfois percée d’une lucarne à croupe dans l’axe central de la maison.
Son plan est généralement carré, mesurant entre 24 à 26 pieds de côté. Sa façade principale est composée de façon symétrique : trois ouvertures au rez-de-chaussée, avec la porte généralement centrée entre deux fenêtres simples ou jumelées, et trois fenêtres à l’étage alignées avec celles du bas. À l’origine, les fenêtres étaient à guillotines et en bois et les murs extérieurs revêtus de bardeaux de cèdre.
Malgré leur nom, toutes les maisons cubiques ne sont pas parfaitement cubiques : certaines optent pour un plan légèrement rectangulaire. Dans tous les cas, la maison cubique est généreuse, bien campée dans le paysage et témoigne d’une époque d’ouverture vers de nouveaux modèles et d’une volonté d’améliorer le confort domestique. Elle incarne une étape de transition entre l’architecture vernaculaire et les habitations modernes, tout en conservant un lien avec les formes traditionnelles.