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Dans la semaine du 6 avril, les niveaux d’eau potable des réservoirs de l’île centrale et de Grande-Entrée ont chuté à des seuils critiques, contraignant la Municipalité des Îles à intervenir rapidement et à solliciter la collaboration des citoyens et des acteurs des secteurs commercial et industriel.

Sur l’île centrale, deux bris d’aqueduc sur les conduites maîtresses, survenus dans les jours précédents, ont forcé un drainage complet du réseau. Cette situation, combinée à une forte hausse de la demande industrielle et commerciale et à l’arrêt temporaire de deux des 17 puits pour entretien — remis en service les 11 et 12 avril — a provoqué une chute rapide et importante du niveau du réservoir. À Grande-Entrée, un problème technique dans la séquence de pompage, jumelé à une défaillance de la télémétrie, a également entraîné une baisse soudaine du réservoir, forçant l’arrêt complet des pompes. La remontée du réservoir a été plus lente en raison des limites de pompage combinées à la forte demande en eau liée à la reprise des activités printanières. Un enchaînement de circonstances a donc mené à la situation exceptionnelle à laquelle ont dû faire face ces deux secteurs de l’archipel.

Dès que la situation est devenue préoccupante, l’équipe des travaux publics a rapidement contacté les industriels et grands consommateurs d’eau, tel que prévu à nos procédures. Certaines opérations ont été reportées dans les usines, et des mesures temporaires ont été mises en place afin de réduire la consommation de ces dernières et favoriser le rétablissement du niveau du réservoir d’eau potable. Les entreprises utilisant de gros volumes d’eau ont également été contactées individuellement pour leur demander de limiter leur usage. Cette mobilisation a été marquée par une excellente collaboration, qui se poursuivra pour mettre en place d’autres mesures d’économie d’eau. « On est pleinement conscients que ce sont des interventions importantes qui leur ont été demandées et on les remercie. Les efforts de tous, citoyens, entreprises et industries, ont porté fruit », a souligné le maire Antonin Valiquette, qui a également insisté sur le travail colossal accompli par les équipes municipales pour rétablir la situation.

Bien que ce type de situation soit difficilement prévisible, la Municipalité tient à rappeler qu’elle est bien préparée à y faire face. Le réseau d’eau potable fait l’objet d’une surveillance quotidienne et des alarmes sont déclenchées en cas d’anomalie, ce qui réduit nettement le risque de manquer d’eau. Toutefois, en contexte exceptionnel, la collaboration de tous les utilisateurs demeure essentielle pour atténuer les effets et permettre de rétablir rapidement les niveaux des réservoirs.

Par ailleurs, plusieurs actions sont à l’étude pour répondre à la demande croissante tout en protégeant la ressource, notamment l’installation de compteurs d’eau, l’optimisation des procédés et l’amélioration du réseau d’approvisionnement et de distribution. « Collectivement, il faudra prendre un moment pour réfléchir à notre utilisation de la ressource, car l’enjeu ce n’est pas la quantité d’eau disponible, mais notre capacité à la puiser et à la distribuer », a conclu le maire Valiquette.

Foire aux questions

Avec les activités printanières et la saison touristique, est-ce qu’on risque de vivre la même situation ou de manquer d’eau?

Même en période de forte demande, comme durant les mois de mai à août, le réseau d’eau potable suit le rythme. Il peut arriver que la consommation dépasse ponctuellement la capacité de pompage, mais le système se rééquilibre rapidement les jours suivants. Historiquement, le réseau a toujours réussi à répondre aux besoins, même lorsque les activités de transformation des produits de la mer coïncident avec la saison touristique. Le réseau d’eau potable est surveillé quotidiennement et des alarmes sont transmises en cas d’anomalie.

Est-ce que ce genre de situation survient parce que le réseau d’aqueduc est désuet ou mal entretenu?

Non, il n’y a pas de problème au niveau de l’approvisionnement, ni au niveau de la distribution. Comme dans plusieurs municipalités au Québec, notre réseau de distribution est vieillissant et peut subir des bris. Toutefois, grâce à l’intervention rapide de nos équipes — souvent en moins de 12 heures, ce qui est plus rapide que la moyenne ailleurs — l’impact sur les réservoirs reste généralement limité et les niveaux d’eau se rétablissent rapidement, en quelques heures, en situation normale.

Avons-nous assez d’eau dans la nappe phréatique souterraine pour répondre aux besoins?

Oui, nous avons suffisamment d’eau dans la nappe phréatique. L’enjeu actuel n’est pas la quantité d’eau disponible, mais notre capacité à aller la puiser et à la distribuer, surtout dans un contexte où la demande en eau augmente chaque année.

La Municipalité a-t-elle le droit de forcer une fermeture ou d’interdire certaines activités?

Oui, des restrictions peuvent être mises en place lors d’un contexte de mesures d’urgence. Si la situation est préoccupante sans être urgente, la Municipalité peut aussi appliquer les mesures prévues par le Règlement sur l’utilisation de l’eau en cas de pénurie.

Qu’est-ce que la Municipalité fait pour réduire le risque de manque d’eau?

Pour répondre à la demande croissante, la Municipalité explore plusieurs solutions, notamment l’ajout de compteurs d’eau, l’optimisation des procédés et l’amélioration du réseau d’approvisionnement et de distribution. Elle poursuivra aussi ses efforts auprès de tous les usagers pour encourager les économies d’eau et des pratiques plus durables. Une campagne d’information et de sensibilisation est en préparation et sera déployée dans les mois à venir. Une démarche collective sera également nécessaire pour repenser ensemble notre manière d’utiliser cette ressource essentielle.